LE NGOYANOIS

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lundi 23 juillet 2012


Ramadan 2012 : C’est la ruée vers les mosquées pour le premier nafila

Le coup d’envoi est donné vendredi soir sur les ondes de la RTS 1 par la commission de concertation  du croissant lunaire. Le Ramadan a démarré le Samedi et doit durer un mois. Il consiste pour les musulmans de s’abstenir  de l’aube jusqu’au couché du soleil. Le Ramadan est aussi un  moment de prière et de dévotion religieuse.

 Aussitôt après l’annonce de la nouvelle, des fidèles musulmans ont pris d’assaut les mosquées et autres lieux de culte. C’est le cas à  la mosquée du point E, à quelques encablures de la piscine olympique de Dakar. Ici, à 20 heures  déjà, c’est la grande  ruée pour prendre part au premier nafila ou prière surérogatoire qui précède le jeûne. Des voitures de luxes  sont garées  un peu partout dans les parages. Hommes, femmes et enfants, tout âge confondu, convergent vers le lieu.

 21 heures, la prière démarre et  pris fin, 30mn plus tard. Toute personne qui assiste à ces 30 mn de prière, note Imam Ndiaye, a, la même récompense qu’une personne qui a prié toute la nuit durant. Ce mois, poursuit l’Imam, est un mois de pardon, un moment de raffermissement des liens amicaux et familiaux. Pour cela, il invite tous les fidèles musulmans au respect des valeurs Islamiques telles que la droiture.
Ndiol SECK

dimanche 22 juillet 2012

samedi 21 juillet 2012


Prédiction d’une catastrophe dans l’enceinte de l’université
Le marabout « Kounta Kounta » sème la panique chez les étudiants
Le but de notre  course, c’est la mort, pour parler comme Monteign. Les étudiants ont bien compris cela, mais ne veulent pas néanmoins la subir aussitôt. Il a fallu une simple déclaration apocalyptique pour semer la zizanie dans ce milieu. La faute, un marabout du nom de Sidi Kounta. Reportage
« Ecoute, ô nuit dans les préaux déserts et sous les arches solitaires, parmi les ruines saintes et l’émiettement des veilles termitières, le grand pas souverain de l’âme sans tanière », chantait Saint John Perse, enfant de la Guadeloupe. Repère, c’est ce qui a manqué hier  nuit aux étudiants encore restés au campus universitaire de Dakar. Ce lieu va-t-il s’effondrer  demain18 juillet, conformément aux terribles prédications fait par un certain Sidi Kounta? C’est la grande interrogation qui taraude les esprits  des étudiants restés sur ce lieu cette nuit du mardi.
 Il était prêté à la célèbre prévoyante de lutte, la dame Sélbé Ndom des propos disant qu’il y aurait un crash d’avion au sein de l’université Cheikh Anta Diop à cette date. Malgré les démenties de la dame, les rumeurs ont semé la psychose dans les têtes de certains étudiants et chez leurs parents. A la veille de la date du 18 juillet, précisément le 17, un marabout  du nom de Sidi Kounta a fait une sortie dans une chaîne de télévision de la place pour réitérer les propos prêtés à la dame Sélbé Ndom tout en restant lui imprécis sur le lieu. A peine la nouvelle tombée, la panique s’invite dans la sphère estudiantine. Certains ont   tout bonnement  fait leur valise  sans crier gare. Les moins septiques, foi religieuse ou principes sociaux en bandoulière décident de rester.
 Le décor de cette nuit n’a rien de pareille avec ce qu’on avait l’habitude de voir. C’est à dire une université toujours en mouvement et  grouillante de monde. « Où sont les étudiants ? se demande Ousmane, un étudiant en  retour de l’Ucad II,  où il se refugie la nuit pour revoir ses cours. « Ils fuient la mort », répond ironiquement son camarade d’à côté. Ainsi un débat s’est ouvert. « Mais on ne peut pas fuir le mort, parce qu’elle nous suit partout », réplique Ousmane. Et son camarade de poursuivre : « ceux qui ont quitté le campus pour des déclarations  satanique n’ont pas foi en Dieu. Il a bien dit dans le coran que le destin de l’homme est   inexorable », prêche t-il.
Quoi qu’il puisse en être, le décor qui prévaut cette nuit dans ce lieu qui d’habitude est très prisé par les étudiants, est inhabituel. Cet amphithéâtre qui a toujours eu du mal à contenir le nombre d’étudiants qui l’investisse tous les soirs est aujourd’hui trahi par son monde. De la lumière, des ventilateurs qui tournent en rond, quelques têtes d’étudiants, et puis… c’est fini. Ismael est étudiant en médecine, originaire du Maroc. Il fait  des va-et vient entre l’amphi et le hall, les yeux rivés sur ses notes. Il semble n’être nullement ébranlé par ces prédications. Interpellé sur la question, il répond : « J’en ai entendu parler, mais moi, je ne crois pas à ces histoires là. Je suis musulman et c’est seul en Dieu que je crois ».
 Mame Fama, elle, est assise sur les carreaux, ses jambes allongées, des feuilles éparpillées à côté et un  stylo à la main. Elle est étudiante en 1ère année de droit et prépare des TD (travaux dirigés) pour le jour à venir. Elle semble être dans une profonde concentration. Mais ce n’est pas le cas, nous détrompe t- elle. Elle vit aujourd’hui l’angoisse d’un lendemain incertain. « Je suis aujourd’hui physiquement présente, mais psychologiquement absente. Les prédications d’un malheur qui pourrait s’abattre demain sur nous, m’ont moralement atteint. Mes parents m’appellent depuis hier pour de demander le rejoindre ma tante à Guédiawaye. J’essaie de leur rassurer, mais j’ai quand même peur ». Malgré cette psychose, la demoiselle s’efforce pour s’acquitter de son devoir.
Cette nuit, tous les esprits semblent être tournés vers cette prévision. Le moindre bruit, attire toutes les attentions surtout s’il s’agit d’un avion. Et tout cela est rythmé par des taquins, des faux-rires et des mauvaises farces. « Je préfère attendre la mort à l’université que de la fuir. Parce que si je meurs ici, je deviens un martyr », lance quelqu’un dans une discussion mal organisée devant les pavillons L§M.
 De l’autre côté, juste devant la grande  porte d’entrée de l’université, c’est la fête. Un concert de rap s y tient. Certains en profitent pour atténuer cette peur bleue qui les envahit. « Je suis venu suivre le concert pour me détendre un peu et diminuer mon angoisse », reconnait Moussa. En attendant de voir ce que demain sera fait, certains étudiants se trouvent dans l’expectative d’un lendemain incertain et d’autre, en vertu de leurs fois religieuses et principes sociaux restent optimistes.
Ndiol Maka SECK